beaux livres : photo, architecture, art

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FIGURES FLEURS FORÊTS

Jean Luc Tartarin emprunte à l’histoire de la photographie des images qu’il va reproduire dans un fichier qu’il nomme «premier» et à partir duquel il peut expérimenter différents interventions jusqu’à obtenir les œuvres qu’il juge abouties.
Lorsqu’il se saisit d’une photographie ancienne, de nature argentique, une fois scannée, elle devient comme un négatif. Le fichier brut, d’une nature particulière, permet à Jean Luc Tartarin d’entreprendre un travail de construction d’une nouvelle image dans une sorte d’alchimie digitale. 
Après ce long travail d’invention, mêlant plaisir et lutte avec la matière virtuelle, le fichier final va s’incarner dans la matérialité d’un tirage sur papier chromogène.
Dans son  processus de travail, le tableau élaboré ne doit pas permettre de percevoir les pixels dont l’image est constitué. Seules les matières, comme un tableau peint, doivent être visibles.
Le livre s’organise autour de trois grands ensembles iconographiques : les figures, les fleurs, et les forêts. Ce dernier sujet ayant toujours été important dans la recherche photographique que l’artiste mène depuis plus de cinquante ans.

African Memories

Cameroun, Mali, Niger, Burkina Faso, Nigéria, Algérie… Dans cette œuvre profondément personnelle, Jean-Christophe Béchet revient trente-cinq ans en arrière sur ses premiers pas de jeune photographe. Ce travail au long cours (trois ans d’immersion) qu’il appelle affectueusement « mes années africaines » aurait dû être son premier livre, mais sa vie personnelle et photographique en ont décidé autrement.

Peu d’images ont circulé, la majorité était restée toutes ces années dans des boîtes d’archives. Aujourd’hui, il a retravaillé sa sélection en cherchant à trouver un nouveau rythme. Il constate : « En vieillissant, les images changent de statut, certains souvenirs s’estompent, d’autres prennent la relève, certaines images s’imposent avec plus de force, d’autres deviennent répétitives et un peu « cliché ». Il faut arriver à naviguer entre une forme de nostalgie (inévitable, la photographie est aussi l’art du passé) et une volonté de construire une œuvre contemporaine avec des photographies qui ont plus de 35 ans ».

La plupart des territoires présents dans African Memories ne sont plus accessibles pour un visiteur français, ou européen. Le Mali, le Niger, le Burkina Faso, ces pays qui l’ont si bien accueilli avec son sac à dos sont aujourd’hui des lieux fermés. Cet ouvrage est un vibrant hommage à l’Afrique d’un photographe passionné.

Middle of Nowhere

C’est en 2003 dans le cadre singulier de la ville fantôme de Cook, en Australie, que Laurent Mulot a « implanté » le premier Centre d’art contemporain fantôme de Middle of Nowhere avec les deux seuls habitants de cette petite ville. Ce livre est une monographie revenant sur plus de 20 années de recherche et de rencontres aux quatre coins du monde qui ont progressivement permis à l’auteur de rentrer en collaboration avec des astrophysiciens sur la notion du « Milieu de Nulle part ».

L’œuvre a été analysée par le critique et historien de l’art contemporain Paul Ardenne.

En cas de doute : Horizon 6

Ce coffret réunit en 8 éléments (livres, leporello, affiches) une expérience exceptionnelle à la croisée de l’art contemporain et de l’archéologie. En 2014, l’artiste Mirela Popa a commencé un projet autour des fouilles archéologiques menées à Ivry Confluence, notamment sur les terrains des anciens dépôts du BHV, et des campagnes de fouilles préventives organisées sur des sites datant du néolithique, voués à disparaître en raison des nécessités de l’expansion urbaine. Au plus près des archéologues, le travail de l’artiste a donc été marqué par une chronologie extensible : d’un territoire en mutation à un autre, du néolithique à la période contemporaine.

IN TIME

« Dans la quête inlassable de saisir l’éphémère, Franck Landron nous entraîne dans un périple photographique à travers un tourbillon d’images, comme autant de fragments de vérité figés dans l’éternité. IN-TIME, cette continuation fiévreuse de son précédent livre EX-TIME, nous plonge dans un univers où le passé et le présent se heurtent dans un chaos perpétuel. Tel un archéologue de l’instant, il fouille les tréfonds de l’âme humaine, déterrant des fragments d’émotion et d’intimité. Dans son livre IN-TIME, Franck Landron nous convie à un voyage introspectif à travers les décennies, où chaque photographie est un éclat de mémoire, vibrant au rythme des émotions évanouies […]. Franck Landron transcende les frontières de la photographie pour nous offrir une expérience sensorielle, plastique et émotionnelle profonde. Chaque image est à la fois une blessure et une rédemption, une cicatrice sur le tissu du temps qui nous invite à plonger dans les profondeurs de notre propre conscience, à explorer les mystères de l’existence à travers le prisme de l’art. Chaque scène racontant une histoire universelle. Et tandis que les pages de IN-TIME se tournent, nous nous accrochons à l’espoir que l’ultime chapitre de cette saga photographique nous réserve encore bien des révélations. » (Sandra Mercœur)

Running away into you

Running away into you est le premier livre du jeune réalisateur portugais Mário Macedo. Sous la forme d’un témoignage intime, cet ouvrage fait le récit d’une déambulation amoureuse de près de dix ans, de rencontres enfumées et de fêtes entre Zagreb, Berlin, Copenhague ou Lisbonne, tels des instantanés d’une jeunesse européenne cherchant à ralentir le rythme de nos sociétés capitalistes.

Gangsta Dating Story

Ce travail photographique est un témoignage de la culture des gangs américains qui glorifient l’argent facile, la défiance envers l’autorité et la drague sauvage. Pendant les mois que Souhayl A a passé en Floride, il a essayé de documenter et décoder de l’intérieur le quotidien de Sex, Money & Murder, l’un des gangs les plus violents au monde.

L’arbre-machine

Sylvie Bonnot mène depuis plusieurs années une recherche plastique et documentaire autour des forêts françaises, collectant des images en métropole et en Guyane. Les grands écarts qui les caractérisent sont ici mis en relation pour témoigner d’une complexité paysagère et industrielle.

« De la forêt proche, en Bourgogne ou en Savoie, elle a cherché à mesurer
et à transcrire la confrontation avec l’humain, tant dans l’exploitation forestière que dans l’aménagement hydroélectrique. […] elle met en exergue la relation flore, faune, humanité dans ce qu’elle a d’indomptable. Les machines et les installations se conjuguent au monde organique de manière brutale mais toujours poétique, traversées par la mue du serpent, animalité fuyante.
Sous ce nom (mue), Sylvie Bonnot métamorphose depuis près d’une décennie des tirages photographiques en séparant la gélatine, sur laquelle l’image s’est formée, de son support de papier pour donner naissance à un monde hybride. » (extrait du texte de Sophie Eloy & François Michaud)


L’ouvrage s’ouvre ainsi sur un large ensemble de ces « mues », créations photographiques élaborées à partir d’une solide recherche documentaire sur les différents états et exploitation de la forêt aujourd’hui. Il se poursuit sur ce que nous avons nommé un petit atlas de la forêt, permettant au lecteur de découvrir et de suivre le cheminement de la recherche documentaire qui a permis à l’artiste de constituer ces œuvres.

Doutes

Doutes est un voyage entre Marseille, où André Mérian réside, et Avignon, où il rejoignait régulièrement sa compagne entre 2019 et 2021.

Les photographies qui composent le livre ont toutes été réalisées dans les lieux, les intérieurs, les paysages traversés quotidiennement par l’artiste. Les trottoirs, tout comme les tables de salon, deviennent des scènes sur lesquelles s’organisent au gré de la journée des objets, des couleurs, des équilibres précaires. Embarqué dans le flux des situations, André Mérian réussit à saisir les micro-paysages, les sculptures involontaires et les brisures du réel. De cet espace commun, il parvient à dépayser le regard.

Les Modernes

 La “modernité” n’est-elle pas de n’avoir d’autre préoccupation que d’affronter l’objet sans détour, en osant voir ce que l’on voit ? Pour cela s’est imposé le seul format horizontal des images et un téléobjectif comme optique photographique. Et puis formulés dès l’origine, un titre, un livre et un temps donné — celui du troisième confinement lié à la pandémie du Covid 19, en 2021. Ce qui agit ici, c’est le rapport de l’espace photographique au réel, c’est-à-dire la distance posée entre l’opérateur et l’objet. Obtenir une nouvelle image du réel, c’est parler du réel d’une manière neuve. L’art en général et la photographie en particulier sont affaires de croyance. Il y a événement quand s’articulent représentation de l’objet (l’image) et relation au sujet (le spectateur). À quel moment sommes-nous réellement engagés dans l’Histoire ?