Photographie
Anne-Marie Proulx
Anne-Marie Proulx a construit son livre de photographie en suivant les parcours de la protagoniste du roman Le premier jardin (1988) de l’auteure Anne Hébert. Elle s’inspire librement de la façon dont on y imagine une ville du Nouveau Monde regardée par les yeux d’une actrice de théâtre habitée par les femmes qui l’ont précédé, ainsi que par les rôles qu’elle a elle-même été appelée à jouer dans sa carrière et au fil des saisons de sa vie personnelle.
Le premier jardin est une terre sur laquelle siège une ville qu’on ne nomme jamais, qu’on ne voit presque plus, mais dans laquelle se trouvent des amorces d’histoires, des morceaux de vérités et de fictions aussi intangibles que la lumière qui se pose sur un mur, à la surface de l’eau ou sur les arbres en fleur. Au travers des détails de textures, de lumières, d’une vie qui touche les rues et les bâtiments, la ville se révèle comme un personnage, comme un corps de femme. Dans ce jardin planté derrière les grandes façades, dorment des rôles envahissants, des vies éphémères, saisonnières, vivaces.